Seconde partie : les 7 tâches !

 

7 - Dernier repas et Dernier Chapitre

 

La sonnerie polyphonique façon « Carmina Burana » du réveil matin fit place à la sonnerie style ‘Te Deum’, du portable de l’abbé. Cette seconde vint à bout du profond sommeil de la Catherinette. Sans déjeuner elle se précipita derrière l’oreille que le portable high-tech masquait ! Elle entendait qu’on sollicitait l’abbé pour une réunion œcuménique ce soir au temple.

 La Coccinelle sentit aussitôt les poils et les cheveux de l’abbé se dresser comme s’ils étaient devenus électriques et ressentit une vive douleur à l’une de ses six pattes. Son extrémité venait de se faire prendre dans un pore de la peau comme dans un piège! A l’idée d’être aspirée par une glande sudoripare transformée en siphon la petite Coccinelle s’émut à haute voix ! Mais l’abbé bien sûr n’entendit rien. Il n’entendait pas, non plus, aller à cette rencontre : tout ce qui était interreligieux ou œcuménique le renfermait et lui faisait  se rétracter toutes les muqueuses, tellement assuré que son Église avait la vérité. Il était de ceux qui reléguaient le dialogue à l’interpersonnel et le débat au privé, jamais au collectif ! L’Église n’est ni une démocratie ni un syndicat, air bien connu ! Il était convaincu que trop parler rendait trop prophétique au risque de faire ressortir les vieux démons enfermés dans les placards !

La Coccinelle réussit grâce à ses 5 pattes valides, par se retourner sur le dos comme elle savait si bien le faire. Elle décocha droit dans les narines de l’abbé un jet de sa substance pestilentielle qui anéanti pour la journée les gouttelettes du pschitt-pschitt corporel Déoroche Hypoallergique longue durée, capitalisées à la toilette matinale du prêtre ! Il éternua, la coccinelle eut même l’impression d’entendre un juron de sa sainte bouche mais surtout cela eut pour effet de desserrer les pores de la peau qui  libérèrent la patte !

Excédée, elle décida de ne plus remettre les pieds ici ! Et se donna elle-même un rendez-vous pour le soir à cette rencontre œcuménique !

La réunion se passait chez les Maüsem. Il y avait du monde autour de la table de la maison… Un pasteur, sa femme et leur fille aînée, des voisins, une instit. à la retraite un prêtre ouvrier repérable immédiatement par l’absence de col romain, et encore quelques autres personnes dont la Coccinelle ne mémorisait pas les noms. Distraite par l’ambiance qui régnait dans cette maison elle ne lâchait pas des yeux les trois belles roses qui embellissaient la pièce.

Tout à commencer par une tarte aux myrtilles et une petite vendange tardive ! Puis rapidement ils se sont mis à parler : raconter ce qu’ils avaient vécu depuis leur dernière rencontre, chacun des participants se laissait interpeller par une formule magique qui rythmait l’échange : « La parole est à…»  Et ça coulait avec une sérénité, légèreté, gravité dans un climat d’écoute remarquable. Chacun avait retracé le chemin parcouru ce dernier mois ! La jeune fille interrompit le flot des mots. Elle ouvrit le Livre et commençant par Moïse et quelques prophètes, elle leur fit retentir les Ecritures. Ils chantèrent un psaume puis la maîtresse de maison apporta  une coupe de Pain et une autre de Vin ils dirent ensemble la bénédiction. Ils rompirent le pain et burent à la coupe. La Coccinelle était émerveillée de la simplicité de ce geste et de ce « faites ceci en mémoire de moi ! » tellement évocateur en partage, en élévation et en communion !

Inutile de dire que le rapport de la Coccinelle au soir de ce jour fut élogieux, enthousiaste et permit, elle l’apprendra plus tard, de toucher Jésus lui-même !

« Quand même tout n’est pas perdu, dit Dieu à l’assemblée de tous les Saints , il y a des foyers brûlant de Vie comme je l’aime comme je l’avais conçu ! » 

Cet événement redonna à Dieu et à force et sourire. Mais il se rendit compte avec stupéfaction qu’il avait oublié de donner à la septième tâche de la Coccinelle, un jour de  congé ! Il demanda à L’entreprise François Noé de suspendre l’opération « Le Scarabée de Marie » et de rappeler auprès de Lui la Coccinelle méritante ! Et Dieu leur offrit un de ces banquet comme seul lui sait le faire ! 

                                              

 jeudi 4 août 2005 -