<retour

Merci à Joanny P. chef de projet du CHF 1998...
Le groupe a été lauréat de Défi Jeune.
Joanny à pu participer à un stage dont il nous a fait partager les grands moments... En voici une esquisse: à lire absolument!

Journées de stage du 30 octobre au 1er novembre à Paris
Intitulé du stage : Coopération et solidarité internationale
Chef de stage : P. Burger (membre du C.A.R.I.)
C.A.R.I. : Centre d’Actions et de Réalisations Internationales
Association à but non lucratif.
E-mail : cariciepad@aol.com
---------------------------------------------------------------------------

Parmi plusieurs interventions très intéressantes de personnes s’occupant successivement du C.R.I.D., de I.B.I.S.C.U.S, du C.C.F.D., il y eut celle, très remarquée, de Élise Bouvet, personnage atypique du Ministère des Affaires Étrangères. Cette personne est chargée de mission pour la coopération non gouvernementale.

Elle est venue nous parler des structures qui existaient dans son ministère pour permettre à des jeunes, en difficultés ou pas, de partir à l’étranger faire, pour la plupart, de l’humanitaire. Au cours de son exposé elle nous mis vivement en garde contre les projets «bateaux » comme les constructions d’écoles.

De plus, elle nous précisa tous de suite que les structures qu’elle présentait ne soutenaient pas les collectes de médicaments. Selon elle, le ministère estimait en effet que ces collectes sont pour la très grandes majorités plus néfastes qu’utiles.

A travers son discours, qu’elle déclamait avec passion je vous l’affirme, je n’arrivais pas à voir qu’elle était le « bon projet » à mener à l’étranger tant elle décrivait avec précision les aventures à ne pas réaliser. Prenant la parole à la fin de son intervention, je lui demandais, naïf, s’il était possible, selon elle, de bâtir à l’étranger une action qui soit originale, utile, constructive pour les gens du pays et pour nous les jeunes européens pleins d’énergie mettant notre force de travail à disposition.

Sa réponse fut quelque peu déstabilisante. Le ministère considère que toutes actions humanitaires du nord vers le sud mener par d’autres organismes ou particuliers que des structures spécialisées comme la croix rouge sont nuisible plutôt qu’utiles à la population locale.

En effet le ministère estime que le pays, que des jeunes «européens» veulent aider, a tout ce dont il lui faut pour ce subvenir à lui-même. Matière première, main d’œuvre, et surtout, ce que beaucoup d’occidentaux ne veulent pas entendre, capacité intellectuelle largement suffisante pour définir ce dont ils ont besoin.

Trop souvent le problème de l’européen, c’est qu’il croit qu’il va sauver le peuple africain, qu’il a la solution, que les autres n’ont plus qu’a obéir.

Elle ne l’a pas dit avec ces mots mais la solution au problème des africains, s’il y en a un, s’est eux-mêmes qui la possèdent.

Vous, européens de 20 ans, n’allez pas faire la leçon a des Hommes de 50 ans quand il n’y en a pas a donner.

Et je n’engage que moi mais la leçon n’est-elle pas plutôt à recevoir.

Après cette réponse, je poursuivais en lui demandant alors pourquoi le ministère proposait des structures aidants les jeunes français à faire des projets nuisibles.

Dans sa réponse, elle proposa 3 axes.

En premier lieu, le ministère estimait que s’il ne proposait rien certains projets viendraient tout de même à naître. C’était donc une façon de fixer un cadre aux différents projets et de décourager les plus dangereux. C’est effectivement un moyen de contrôle comme un autre.

Ensuite, si le ministère considère comme nuisible l’action sur le terrain, il considère que l’avant et l’après projet sont très bénéfiques. La bonne préparation du projet permet aux jeunes français d’apprendre : à gérer un budget, à ce prendre main, bref à se responsabiliser et a devenir adulte.

Le ministère considère que la partie de loin la plus intéressante et la période du retour, celle de l’après projet. IL FAUT FAIRE CONNAÎTRE NOTRE EXPERIENCE que nous sommes aller recueillir sur le terrain. NOUS SOMMES LES MIEUX PLACÉS POUR PARLER DE CE QUE NOUS AVONS VU DE NOS PROPRES YEUX. Le ministère attache une très grosse importance à l’après projet qui lutte, à l’intérieur de la société française, contre la xénophobie.

Enfin ces projets vers l’Afrique sont bénéfiques en un seul point, ils favorise le dialogue entre deux cultures différentes, apporte une ouverture aux deux parties vers des manières de faire différentes qui n’en sont pas plus mauvaises. De plus, l’Afrique est un continent où la population est de tradition orale, où les rites sont transmis par voies orales. C’est un continent où les gens aiment parler, dialoguer, alors pourquoi s’en priver…

 

Pour finir, je voudrais dire que les deux principaux chefs de projets présents à ce stage, et qui était encore candidats et non comme moi, lauréat défi-jeunes, et qui donc n’avait pas encore réalisé leurs projets, ont déclaré à la fin de ces trois jours qu’ils n’avaient pas pris conscience de l’importance de leurs actions. Ils n’avaient plus envie de faire cela à la légère et qu’ils prendraient tout le temps nécessaire (prolonger et ne pas le faire en un an) pour partir en ayant le sentiment d’avoir réfléchi au pourquoi de cette action et donc faire quelque chose de bien.

Joanny P.