Esclavage |
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1685 - Code noir - Colbert 44 t 46
"Déclarons le esclaves êtres meubles à
l'instar des autres choses mobilières, sujets à vente, saisie, partage entre
héritiers."
27 avril 1848 - Victor SCHOELCHER sous secrétaire d'Etat aux colonies de Mars à Mai 1848, fait promulguer le décret d'abolition de
l'esclavage.
"nulle terre française ne peut plus porter d'esclaves".
1998 : 50ième anniversaire des droits de lhomme
Ouidah. A la frontière entre terre et mer nous nous sommes
arrêtés, retenant notre souffle.
Nous nous sommes penchés, et nos mains ont touché ce
terreau, il était rouge du sang versé.
Cette même terre perd sa couleur rouge lorsqu'elle approche
de la porte du non retour qu'ont franchi des milliers d'esclaves :
hémorragie d'un continent, qui pendant trois siècles d'histoire saigna l'Afrique de 12
à 15 millions d'hommes.
150 ans plus tard nous avons marché sur la terre
des esclaves, jusqu'à cette porte
Qu'est ce qu'une porte, lorsqu'elle ouvre la déportation, qui hurle la folie de l'homme.
Qu'est-ce qu'un port, et un passeport, sinon pour chanter la liberté ?
Aux 6 millions de victimes
noires qui reposent au fond de l'océan.
Aux victimes du fouet
marqués au fer rouge
signés à feu et à sang
pourchassés par les chiens pour délit de fuite
amputés ou empalés.
A ces femmes à la lèvre inférieure cousue à leur robe en guenille
pour insolence envers la maîtresse ou le maître.
A ces enfants battus, violés et vendus de propriétés en propriétés.
A ces esclaves pendus par les pieds
frappés à la batte cloutée et aspergés d'eau de mer pour cause de rébellion.
A la vie passée au labeur forcé
alourdie par le poids de ces immenses chaînes gangrenant les chairs jusqu'à ce que la
mort s'ensuive.
Face à la résurgence des thèses de ceux qui
affirment
"leur croyance en l'inégalité des races."
Comme si il n'y avait d'autre race que celle de l'homme.
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Pour que la traite des noirs soit
reconnu comme
crime contre l'humanité. |
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pour que toutes les formes subtiles et masquées de
l'esclavage moderne soit éradiqué :
250 millions d'enfants âgés de 5 à 14 ans dont 120 millions à temps plein sont
exploités tous les jours dans le monde, |
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pour que l'homme soit exonéré de la servitude du
chômage et de toutes les pollutions des esprit. |
Je suis un esclave, ma peau est noire et je suis un esclave
L’homme blanc me bat, je ressens la douleur et je suis un esclave.
L’homme blanc est venu au village, a tué ma femme et mes enfants.
Il m’a tout pris, il m’a déshonoré.
Aujourd’hui il me parque dans un maison noir.
Les fers aux pieds, qui me taillent la jambe car trop mal ajustés.
Et je saigne sur cette terre rouge où l’eau qui tombe n'est que mes larmes.
L’homme blanc vient me prendre, m’attrape par la peau, jusqu’à me faire
saigner.
Puis viennent 2 puis 3 hommes blancs qui me sautent dessus et m’empêchent de
bouger. Tout d’un coup ma chair se sent saisir. J’hurle de douleur.
L’homme blanc enlève de ma peau le fer rougi par le feu: elle gardera à
jamais cette trace. Je pleure car je suis un homme meurtri dans ma chair, car je
suis un esclave.
On nous enchaîne au cou, on nous pose des étraves.
1 puis 2, puis 30, puis 100, puis 200.... Nous formons une grande colonne. La
colonne vers la mort. Nous marchons vers la mort, la plage, la porte du non
retour.
Là d’où jamais aucun de nous n’est revenu.
Je marche et je suis un esclave.
Un ami, mon frère de sang, tombe, il a mal, son corps saigne, ses jambes saignent
.
L’homme blanc fait signe à un autre homme blanc.
Il dégaine son bâton de feu et tire !
Mon frère gît sur le sol dans son sang qui rougit la terre de mon pays.
On nous parque, on nous brise, on nous casse, et je suis toujours un esclave.
Les hommes blancs nous font monter dans un grande pirogue,
Je pagaie et je suis encore un esclave.
Là, je vois la mort me sourire au fond de l’eau.
Je saute pour la rejoindre.
Je bois l’eau de mon pays.
Je bois le sable de mon pays.
Mon corps est porté par les eaux.
Je me repose au fond de l’océan,
Comme pour dormir une éternité,
Comme pour rejoindre ma femme et mes enfants,
Comme pour rejoindre mes ancêtres.
Je dors mais je ne suis plus un esclave.
Je dors et je suis un homme libéré.
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Je
suis seule, face à la mer…
Tout ici inspire et respire le calme et la tranquillité.
Je devrais donc être totalement
sereine.
Mais cet élément du
paysage m’empêche d’être calme et, au contraire, me fait enrager.
La porte, je lui
tourne le dos, comme si je ne voulais pas la voir.
Cette porte d’où des milliers
d’hommes, de femmes et d’enfants enchaînés sont partis, contre leur
gré, pour des pays inconnus.
Je ne peux m’empêcher de me sentir responsable de leur malheur, alors
que tout cela s’est passé il y a bien longtemps.
Le vent et la violence des
vagues sont là pour hurler au nom de toutes ces victimes, au nom de
toutes nos victimes à nous,
occidentaux…
Un paysage …
bien loin du rêve…
extrait
du diaporama Bénin 2001
A tous ces
hommes, femmes et enfants que l’histoire à déraciné.
Un texte écrit par
Jérôme
à Ouidah
le Mardi 7 Août 2001
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Devoir de mémoire
Devoir de vigilance
Devoir d'action
Parole d’esclave
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